[chapitre 1] La Montée de la Lyche

Avant que le monde ne connaisse une première fois les Ténèbres, le jour se levait... Les Nains étaient de fièrs ouvriers et de braves guerriers, les Orcs ne constituaient qu'une seule patrie. Les humains n'étaient pas encore égalés en navigation. Les Elfes enseignaient l'Art de la vie et la Matriarche brune gouvernait ses sujets d'une séduction sans précédent.

C'était un jour commun, les Elfes blancs se levaient, les Elfes bruns se couchaient, mais ce jour là, naissait une abomination engendrée par un corps mort. Un enfant naissait, triste à dire... mais il était né pour mourir en peu de temps.

Sans famille, et sans foyer, il n'y a que dans les comtes pour enfants où les louves recueillent les nouveaux nés. Un enfant allait connaître la fin la plus terrible qu'il soit... être mort sans avoir vécu. Un quart de mouvement du soleil aurait suffit à mettre un terme à ses jours, mais la nature est bien plus cruelle, une bête s'occupa de l'enfant, l'affaire d'une demi bouchée à vrai dire.

Mais alors, comme aspiré par le néant, l'ours s'enfonça dans le sol apeuré.

-Recraches Vermine à pattes, ceci est à moi , hurla une voix rauque

-Meurs tas de fourures ! Meurs et rends moi donc l'objet de ma convoitise

D'un éclair glacé l'ours trépassa, le ventre ouvert, les tripes fumantes, les restes de l'enfant avalés presque entier dégoulinaient de sang.

-Ô relèves toi, reviens en esclave de ton nouveau et unique maître

Un second éclair transperça le corps sans vie de l'enfant, ce dernier repris un semblant de forme et se mis à bouger, l'Abomination venait de renaître...

- Grandis et apprends à mes cotés,
Grandis et deviens ma lame,
Grandis et assouvis mon courroux.

Une forme se dessinait, majestueuse et terrifiante, devant l'enfant, un bras décharné attrapa ce dernier.

Alors que la forêt redevenait claire, laissant le cadavre d'une femme et d'un ours éventré, des aboiements de chiens se firent entendre au loin. Une meute se rapprochait suivie de leur maître...

- du calme les chiens, calme j'ai dit,...... Par GrandKain * vomi * Capitaine, Capitaine * se mettant à courir * V'nez vite !!

Les deux hommes se rapprochèrent des cadavres.

- * regardant le cadavre * c'est elle, c'est bien elle,..... Ils l'ont pas loupé nom d'un chien. Montez la dans la cariole, ramenons sa dépouille au Roi, maudite ou non c'était sa femme... Fauconnier !!

- Oui Capitaine !!

- Envoyez un message au Roi qu'il n'attende plus sa Reine, et qu'il prévienne la Paroisse... Et puis tournez moi ça comme il faut, qu'on ne me pende pas à mon retour...

- Oui Capitaine, à vous ordres !!"

Un jour plus tard au château du Roi, le faucon apparu derrière le plus haut des nuages, le fauconnier cithare à la main l'aperçu, la posa et accueilli le faucon comme un Prince. Le message pris, il s'empressa de le transmettre au Roi...

NON !!!!!

comme un cri d'effroi, remplit de sanglot, d'amertume et de haine, cette parole s'entendit dans tout le royaume, et le deuil s'installa dans le cœur de chaque sujet.

Ce royaume, qui d'habitude était si joli, si accueillant, s'assombrit, les nuages s'installèrent le temps d'une funèbre cérémonie.


Un Roi abattu, un courage brisé, un mari inconsolable, un père qui ne connaîtra pas le sentiment d'avoir un fils, un homme bon devenu sec et violent avec le temps. Le Roi Ulrick de Galakhante était devenu en 20 longues années un homme ulcéré, Roi d'un pays en proie d'une terrible Peste.

Lors de l'une de ses innombrables nuits blanches, le Roi prévenu par les sentinelles, aperçu des torches par milliers, ce ne pouvait être les villageois, trop peu pour ça, puis des cris de douleurs déchirèrent la nuit, ce n'était pas une rébellion mais une Attaque...

Aux armes !! Soldats !! Au combat !!, s'écria le Roi, il était peut être violent, mais il n'aurait jamais laisser son peuple mourir sans rien faire. Alors que la nuit était à son comble, les troupes couraient, cavalaient, s'armaient et s'habillaient en direction du village.

Peu à peu ils découvrirent l'Horreur de l'horreur, des cavaliers nécrotiques, des squelettes armés jusqu'aux dents.

Sauvez tous les villageois que vous pourrez !! tuez et re-tuez tout ce qui ne vous paraît pas assez mort, j'ai laissé ma femme mourir sans pouvoir rien faire, je ne ferais pas de même pour mon peuple !!!

Pris par la rage, le Roi, les soldats et le peuple crièrent de tout leur saoul. Une bataille enragée s'engagea, découpant, déchiquetant tout ce qui ne devait pas tenir encore debout. Les soldats eurent vite le dessus face à ces cadavres.


Plus haut, à l'orée de la forêt...

- Tu vois, regardes comment ces cafards évicèrent tes frères...

- Oui Maître...

- Regardes cet homme à la couronne, vois comment son regard est empli de haine !

- Oui Maître...

- Tu es la chair de sa chair mon Fils

- Oui Maître...

- Toi et tes troupes, tuez les tous, sans exception !

- Oui Maître...

Un homme se dressa, une armure lourde, une arme aussi grande que lui, un regard effrayant; un homme dont la tombe réside dans le ventre de sa mère; faisant la révision de ses troupes, des morts-vivants bien plus terrifiant que les tas de chair putréfiés un peu plus bas dans le village.

- Vas-y Fils de la Lyche, Conduit ce Royaume à sa fin.

- A mon commandement ! Encerclez les résistants!! N'en laissez échapper aucun !! Vous pourrez violer, égorger et manger qui bon vous semblera sauf le Roi !! Cet homme est mien...

- WHARRRGGG !!!!!!! d'un cri abominable, les troupes s'avancèrent vers le village, l'encerclant avec une géométrie déconcertante.

Les troupes du Roi se resserrèrent autour des quelques villageois encore en vie, les armes pointées vers ce nouvel assaillant. Un enfant s'agrippait à l'armure du Roi, tremblant de peur, le Roi sorti une dague sertie de joyaux et la donna à l'enfant.

- J'ai vu ton père et ta mère morts, tes frères et sœurs à moitiés rongés, je suis désolé petit, mais ils ne t'auront pas et ta famille sera vengée.
L'enfant pleurait, tenant la dague de ses deux mains.

- Mon Roi, ... que faisons nous?

- Il y a une meule de foin derrière la grange là bas...

- Je la vois...

- Quand je donnerais l'assaut, vous jetterez le gamin dedans.

- Oui,.. je comprends

- Petit, quand on te jettera dans la meule, cours, fuis, ne regarde pas derrière toi, ne pense qu'à courir. Si la vengeance te fait courir plus vite, alors pardonne moi, mais tes parents sont morts dans d'atroces souffrances, ta mère a même été violée. L'Enfant pleurait de tout son corps, un garde l'attrapa, raidit ses muscles et ...
JUSQU'A LA MORT !!!!!!

Alors que les épées s'entrechoqaient, l'enfant se vit propulsé dans la meule, regardant quelques instants le dernier combat de son Royaume.
FUIS PETIT !!

Il se mit à courrir comme il n'avait jamais courru, les larmes aux yeux, le sang à la bouche suite à sa chute. Courrir jusqu'à la plage, prendre la barque de son père, à 7 ans être l'émissaire du désespoir d'un peuple.


Pendant ce temps, le combat faisait rage, les morts-vivants tombaient en masse, les soldats mourait dans des souffrances telles que leur visage se tordait de douleur.

Au bout d'un moment, les zombies se regroupèrent, le peu de gardes encore debouts se rapprochèrent du Roi, une prière dans chaque esprit, une prière non pour la vie mais plutôt pour une mort rapide...

- Laissez moi la tête du Roi scanda le meneur des troupes, brandissant sa lame ensanglantée, longue de deux mètres, une armure pourvue d'appelant aux démons peint au sang luisant du massacre qui allait suivre.

Un garde se jeta sur lui, et mouru de la main de ce démon, la tête écrasée d'une seule main. Jetant le cadavre du garde au sol, il s'essuya les doigts, recouverts de sang et de cervelle, sur la tunique du cadavre.

Le jour se levait enfin, et le Roi se rendit compte de ce qui se passait vraiment, 5 mètres séparaient sa lame et celle de son ennemi, un cercle d'une vingtaine de mètres, et surtout, des morts-vivants à perte de vue, aussi loin que portait le regard, on y perdait espoir. Alors son regard se braqua sur le chef de cette meute, grand, un regard ténébreux, des cheveux brins et long, son père avec 30 ans de moins.

- Qui es-tu sale monstre?

- Juste un monstre mon Seigneur...

- Que veux-tu donc?

- Vous voir mon Père et exterminer votre race, Roi Ulrick de Galackante...

- Toi ! *les larmes aux yeux * mais...

- hahahahAHAHAHAHAHAH !!!!!

- NOOON !!

Le Roi se rua sur celui qui prétendait être son fils, en une fraction de seconde, son arme se brisa contre celle de cette abomination, et son armure se désintégra sous les coups de cette énorme lame.
Le regard vers le ciel, les yeux en larmes, peut-être voyait-il sa femme à présent, mais une chose était sûre, il ne reverrait plus son fils.

- Maître...

- oui je sais, tu as fini la tâche qui t'incombait avec brio

- Oui Maître...

- Cette Ile va disparaître, mets toi en marche pour le prochain continent, tu es assez fort pour finir ta quète.

- Oui Maître

- Emmène tes troupes

- Bien Maître

Par une sorcellerie incompréhensible, la terre se mit à trembler, l'Ile s'enfonçait par delà les abîmes dans un bouillonnement assourdissant. Aujourd'hui, cette île n'est plus, à la place il y a un récif de roche noir, battu par les eaux: le Récif du Roi Tourmenté.



Qu'est devenu l'enfant? Ce n'est qu'une légende, petit, c'est juste un bout de mensonge pour embellir l'histoire, pour qu'elle paraisse moins cruelle ? Cette légende est là pour dire que rien n'est éternel, que les hommes aussi braves soient-ils, sont nés pour mourir et s'entretuer.

Car il y a une partie de l'histoire que je ne t'ai pas raconté, pourquoi la Reine n'était pas dans le château le jours de son accouchement? Pourquoi a-t-elle tenter de mettre au monde un enfant loin de son Roi? Petit, rien est tout blanc, rien n'est tout noir...